Le blogue de ChallengeU

Témoignage: Kelly - malgré un passé difficile, j’ai réussi à m’en sortir

Rédigé par ChallengeU | 2024-09-26 06:45:00

*Le prénom de l’élève qui témoigne est un nom fictif pour protéger la confidentialité. Le témoignage est basé sur des faits réels, recueillis lors d’une entrevue téléphonique.

Le secondaire peut être un parcours semé d'embûches, et pour Kelly, il n'a pas été de tout repos. Entre les défis du décrochage scolaire et la quête de motivation, elle a su reprendre le contrôle de son avenir.

Aujourd'hui, elle partage son histoire inspirante, de son parcours vers l'obtention de son DES à son entrée à l'université. Découvre comment elle a surmonté les obstacles et trouvé la clé de sa réussite.

L'école, un défi personnel

Du plus loin que je me souvienne, l’école a toujours été une source de problèmes pour moi.

Au primaire, j’étais turbulente. Le genre d’enfant incontrôlable qui lançait des boulettes de papier et des gommes à effacer aussitôt que l’enseignant.e avait la tête tournée, oui, oui, c’était moi ! Ayant un déficit d’attention avec hyperactivité non traité à l’époque, j’avais déjà un orthopédagogue en 3e année du primaire puisque je ne comprenais rien en mathématique, une matière nécessitant de la concentration. Chose que je n’avais pas.

Adolescente en perdition

Ma mère étant décédée un an plus tôt et mon père travaillant tout le temps, j’ai passé mon primaire à faire de mauvais coups. Je suis devenue délinquante au secondaire, soit à 12 ans. Style vestimentaire étrange, consommation, alcool, troubles de comportement et alimentaires ont fait partie de mon quotidien, jusqu’à ce qu’on m’interne à l’hôpital psychiatrique et ensuite dans un centre d’accueil. Je me rappelle très bien : tout ce que je voulais, c’était ma liberté. Assez pour que je finisse par fuguer du centre d’accueil à plusieurs reprises, parfois pendant plusieurs semaines. Vous vous doutez évidemment que je n’allais à l’école que partiellement, puisque je vivais en fugitive la moitié du temps.

À la suite de ces fugues, le centre a décidé de me garder en milieu fermé, soit dans le secteur à sécurité maximale puisque mon risque d’évasion était trop élevé. On devait m’enfermer ! J’ai continué mes études secondaires dans les classes du centre, à mon rythme et avec des cahiers, jusqu’à ce que je puisse en sortir à l’âge de 16 ans. Comme j’avais réussi à avoir un comportement exemplaire, on m’a finalement redonné ma liberté.

Retour au secondaire

Cette année-là, mon père m’a obligée à retourner à l’école secondaire où j’ai été classée en cheminement particulier temporaire (CPT), un niveau inférieur au programme régulier constitué principalement d’élèves ayant des troubles d’apprentissage modérés et/ou de comportement. Je me suis alors mise à vendre des amphétamines et j’ai recommencé à consommer à l’insu de mon père qui, de toute manière, n’était pas assez présent pour s’en apercevoir… J’ai coulé trois matières cette année-là, dont deux que j’ai finalement réussi à passer en cours d’été. Après ça, j’ai lâché pour de bon (pendant plus de six ans). J’ai quitté la maison à l’âge de 17 ans et je n’avais pas d’autre choix que de travailler pour subvenir à mes besoins. J’ai donc adopté le métier de serveuse et j’y suis restée attachée pendant plusieurs années.

 

Un long chemin vers la réussite

C’est à l’âge de 23 ans que j’ai enfin décidé de me prendre en main et de retourner aux adultes pour finir les matières qu’il me manquait. Pendant ce temps, j’ai dû rencontrer une bonne dizaine d’orienteurs afin de déterminer ce que je voulais vraiment faire dans la vie et aucun d’entre eux n’en est venu à bout. J’étais découragée…

Après l’obtention de mon diplôme d’études secondaires (DES), je me suis inscrite à l’université en accès aux études universitaires et j’ai cumulé des crédits en espérant pouvoir entrer dans un bac. Comme je n’arrivais pas du Cégep, mes chances étaient réduites. J’ai fini par faire un baccalauréat multidisciplinaire dans le domaine du marketing, où j’ai enfin trouvé ma voie.

J’ai voulu lâcher au départ : mon esprit de décrocheuse me disait que je ne serais pas capable de passer au travers, que je n’avais pas les notes. Mais finalement, j’ai bien compris que lorsqu’on aime une matière, ce n’est pas une tâche d’étudier comparativement au secondaire. J’ai ainsi réussi à terminer mes études, après quatre ans et demi à temps plein, un travail à temps partiel et des dettes d’études d’une somme faramineuse…

Aujourd’hui, je collabore avec ChallengeU pour aider les gens à raccrocher et leur donner le goût de réussir. Je suis fière et contente de vous communiquer l’importance de faire quelque chose qu’on aime, peu importe les sacrifices !